samedi 19 janvier 2008

Dur à avouer, prise 2

Il y a une autre chose qui est dure à avouer lorsque nous sommes parent... C'est d'avouer que parfois, nous sommes vraiment poches.

On dit souvent à la blague, qu'un enfant ne vient pas avec un manuel d'instruction... Par contre, des livres sur "l'art d'être un bon parent", il y en a des tonnes! Et ils sont tous contradictoires! Et ils sont logiques dans leurs contradictions!

En voici un exemple...

Les premiers 12-18 mois de la vie d'un bébé sont caractérisés par le stade dit "oral", selon Freud ou stade "confiance-méfiance" de Piaget. La théorie présente, grosso modo, que le bébé apprend à faire confiance à ses parents, à la vie et finalement en lui-même parce qu'il associe que lorsqu'il pleure, on répond rapidement à ses besoins. Un bébé qui a les besoins comblés ( la faim, le réconfort, l'affection, etc.) est un bébé qui va se faire confiance et faire confiance aux autres.

En lisant ceci, le parent se dit: "Bon ben, faut pas que je le fasse trop attendre quand il pleure parce que je veux qu'il fasse confiance à la vie et en lui!!!"

Sauf que selon une autre théorie, durant cette période, le bébé apprend progressivement qu'il n'est pas le centre de l'univers. Attendre est pour lui une occasion d'apprendre qu'il peut s'auto-satisfaire ses besoins, qu'il doit "dealer" avec des frustrations et qu'il n'est pas le nombril du monde.

Qui veut d'un bébé colérique et frustré à chaque fois qu'il rencontre un "non", un délai et qui se croit tout permis??? Personne!

Alors le parent qui veut être un bon parent d'instinct se met à lire des livres du type: "mieux vivre avec son enfant", "Le grand livre de l'enfant", "Le développement de l'enfant de o à 2 ans", " Tout se joue avant 6 ans." "Attendre un enfant", etc. Il écoute des émissions de télé ou va chercher sur Internet...

De quoi devenir complètement bozo! S'Ajoute à cela, les conseils de tout le monde, notre chéri qui a eu sa propore éducation et notre propre éducation et réseau de valeur!

Si en prime vous avez un métier similaire au mien, ( je suis technicienne en éducation spécialisée), on vous a formé à "éduquer" et "rééduquer" les enfants qui vivent des problématiques diverses. ( troubles du comportement, troubles affectifs, déficiences diverses, problématiques en santé mentale, milieux familiaux fuckés, etc.) Outre toutes vos formations sur les approches "humanistes", "béhavioriales", "De Réalité-Thérapie", "psycho-dynamique", et compagnie, vous avez eus aussi à vous taper des livres du type: "Psychologie de l'enfant" de 784pages!

Certains me disent: "Tu es chanceuse! Tu as une formation..."

Ben oui! Je suis formée pour les enfants des autres mais quand c'est pour le mien, non!"

Malgré mon diplôme de Technicienne en éducation spécialisée, mon certificat en Santé Mentale et mes 15 diplômes de formations diverses, il y a ben souvent que je me suis trouvée pas mal poche comme maman...

Mon gars avait à peine un mois quand durant une nuit, il n'arrêtait pas de pleurer... Il avait faim mais j'avais tellement mal aux seins. Ils étaient gercés, Bébélou était toujours "pluggé" dessus, j'étais fatiguée, je me sentais démunie... J'ai dû demander à chéri de préparer une bouteille de lait... J'étais boulversée à l'idée de "traumatiser" mon petit Lou parce que je ne répondais pas immédiatement à son besoin, je me sentais égoîste de ne pas vouloir le pluggé parce que j'avais mal aux seins et je me disais qu'une mère, un vraie mère qui aime vraiment son enfant devrait passer par dessus la douleur... Et pourquoi ça semblait si facile pour les autres l'allaitement? Pourquoi moi ça faisait si mal???

J'ai survécue à cette soirée mais je me rappel que c'était la première fois que je me sentais vraiment nulle comme maman...

C'était la première fois... mais non pas la dernière.

Si de façon générale je suis assez satisfaite de ce que je suis comme maman, il m'arrive quelque fois de me dire: "C'était complètement nul ce que tu as fait..." Ou alors, toutes mes connaissances ne me servent à rien devant mon fiston...

Je vis bien avec ça... Par contre, ce qui me fait sursauter, c'est de voir que ce n'est pas le cas de tout le monde... Ben non! Faudrait surtout pas avouer que des fois nous sommes vraiment poches comme parent! Et pourquoi ne juste pas en rigoler???

6 commentaires:

Madame M. a dit...

Ton billet est plein de vérités! En fait, j'ai ressentis la même chose, alors que nous élevions notre belle grande fille qui a maintenant presque 21 ans... Des gaffes, on en fait; des beaux gestes, on en pose également très souvent. L'important, c'est de justement en prendre conscience et tenter de faire les choses le plus affectueusement et le plus doucement pour que nos enfants soient heureux, au bout du compte. Et nous aussi. :)

Orkyday a dit...

La fois ou je me suis sentie le plus nulle, c'est lorsque nous avons découvert que Gaby avait les dessous de bras irrités au vif parce qu'on ne l'essuyait pas comme il faut après son bain. Il se tenait tellement les bras collés qu'on ne s'en était pas rendu compte... Je me sentais tellement mal d'aller voir le pharmacien pour avoir une crème contre ça... Mais bon, maintenant, je ne me fais plus prendre avec les plis-cachés comme ça... Comme je dis souvent à Gaby "C'est pas ta faute si t'es un petit cobaye", on apprend graduellement!

Ventilateur à Folie a dit...

Je me reconnais dans ton billet. Moi aussi il y a des fois ou je me trouve totalement nulle et je l'avoue mais mon entourage jamais. Je crois qu'on est juste des parents qui font de leur mieux avec leurs bagage personnel. Et puis, on est pas parfait, personne l'est. Mon fils est dysphasique et j'y vais du mieux que je peux, des fois je perds patience, des fois je le gâte trop et le plus souvent j'essaie d'être au centre de tout ça.

Byzou a dit...

Vous êtes toutes touchantes dans vos témoignages. Je suis convaincue que vos enfants ne cherche pas de mère parfaite. Ils apprendront beaucoup plus par vos imperfections et c'est ce qui fait votre charme. Même s'il vous arrive de vous sentir nulle tentez de vous rappeller que vous êtes loin de l'être, vous faites juste de votre mieux avec ce que vous avez comme ressource et comme vécu. Bon courage.

Azur a dit...

Tout à fait d'accord avec byzou ! Mot pour mot !

[D]zign K a dit...

Cé tellement vrai ce que tu dis!
Y'a vraiment des jours ou on prendrai un vol pour Hawai et que rendu labas on ce sentirai coupable de l'avoir laisser à la maison... mais mauzuss que ca ferait du bien... On a nos bons jours ils ont les leurs... et je crois que c'est ça en fait vivre en société... c'est juste des petites gens dans le fond...

p.s. J'aime beaucoup ton blog continue!